Trébeurden. Les filles s’invitent chez les sauveteurs en mer
C’est un phénomène national, la famille des sauveteurs en mer se féminise de plus en plus. À Trébeurden, cinq filles très motivées ont rejoint les rangs de la nouvelle équipe.
Ouest-France Publié le 30/12/2021 à 05h08
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Depuis quelques mois, une nouvelle équipe est à la tête de la station SNSM de Trébeurden. Sous l’impulsion de Rudy Coulon, 38 équipiers forment désormais un groupe motivé et solidaire, qui s’entraîne dur, pour être performant dans les interventions, souligne le président. Parmi les nouveaux venus, plusieurs femmes ont trouvé leur place dans ce monde de sauveteur, traditionnellement masculin.
« Sur un pied d’égalité avec les copains »
Christelle Simon a été la première à rejoindre l’équipage. Présidente de l’école de voile, elle est depuis toujours passionnée par la mer et admirative des gens de la SNSM . Il y a un an, quand le directeur de son association, Christophe Ooghe, devenu patron titulaire de la vedette SN 218, lui a proposé de la recruter comme sauveteur, elle n’a pas hésité une seconde : J’ai été vraiment bien accueilli, sur un pied d’égalité par les copains.
Elle a enchaîné les formations, équipier de pont entre autres, et vient de passer son permis hauturier. À bord, les filles ont plus de mal à démarrer la motopompe, sourit la jeune femme, mais autrement, on n’a rien à envier aux gars dans la navigation et les manœuvres. On est même meilleures dans le lancer de touline . Re-sourires.
L’entraînement pour être opérationnelle à 18 ans
Clara Minodier Kruse n’a pas encore l’âge, 18 ans, de participer aux interventions. Elle les fêtera en mai. En attendant, depuis huit mois, elle enchaîne les entraînements pour être opérationnelle le jour venu : permis côtier, PSE1, fin de formation de monitrice de voile, Clara représente l’avenir de la station : J’adore la mer et la navigation, je compte intégrer l’école navale pour une carrière dans la Marine nationale. En attendant, il ne lui reste plus que quatre petits mois pour réaliser son rêve, « embarquer sur la vedette Pors-Trozoul, pour ma première intervention officielle. »
« On s’enrichit les uns les autres »
Faustine Noiville, infirmière à l’hôpital, a intégré la SNSM en juin. Faustine nous apporte toute son expérience en matière de secourisme, souligne le président. La jeune femme s’empresse de répondre, mais j’apprends aussi énormément. Ici, c’est vraiment un partage de connaissances et d’expériences. On s’enrichit les uns les autres.
Le sauvetage par atavisme
Pour Violette Fortin, la dernière arrivée, le sauvetage en mer est une histoire de famille. Son grand-père était canotier, son père, Ludovic, est actuellement patron suppléant, et son frère, Jean, est mécano de le SNS 218. Du haut de ses 17 ans, Violette sait qu’elle devra attendre deux mois pour effectuer officiellement les interventions : Mais je compte bien me former intensivement, pour rapidement trouver mon rôle dans l’équipage.
La vie d’une station ne serait rien sans le travail des bénévoles à terre. La encore, les filles tiennent leur rôle. Sabrina Nicoleau a été nommée présidente de la boutique de l’amicale. Audrey Lissillour pour sa part, termine sa formation de trésorière. Coachée par Sylvie Ozanneaux, la trésorière départementale, elle aura bientôt en charge les comptes de la station. Il faut aussi rendre hommage aux conjointes et conjoint des bénévoles, qui acceptent de voir partir leur moitié, parfois pendant la nuit.